Au fil de l’or. L’art de se vêtir de l’Orient au Soleil-Levant

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Du Maghreb au Japon, une fascinante odyssée textile se déploie au musée du quai Branly – Jacques Chirac, comme un fil d’or tiré à travers les siècles et les civilisations. L’exposition Au fil de l’or. L’art de se vêtir de l’Orient au Soleil-Levant, proposée du 11 février au 6 juillet 2025, explore avec une richesse inédite les splendeurs de l’habit doré, de l’Antiquité à la haute couture contemporaine.

L’or, ce métal céleste tombé sur Terre dans un éclat de poussière d’étoiles, a toujours fasciné. Dès les premières civilisations, il ne s’est pas seulement porté en bijoux, mais a été tissé, brodé, cousu à même le tissu, donnant naissance à des pièces d’exception, symboles d’apparat, de pouvoir et de sacré. Cette exposition s’attache à comprendre comment les sociétés, de l’Égypte aux rives du Japon, ont uni le raffinement textile à l’éclat du métal précieux.

Un parcours immersif en cinq grandes sections géographiques, de la Méditerranée à l’Extrême-Orient, invite à découvrir les fastes de l’or textile à travers robes de mariage marocaines, caftans turcs, saris indiens ou kimonos japonais. L’exposition s’ouvre sur une introduction historique et technique – véritable mine d’or documentaire – pour ensuite révéler l’inventivité des artisans tisserands et brodeurs du monde islamique, des cours persanes, des royaumes d’Asie du Sud-Est et des dynasties chinoises.

L’or est ici dialogue, entre matières, motifs et traditions. Il devient le langage de la distinction, parfois du sacré, souvent de l’amour – comme en témoignent les habits de noces du Caire ou de Bagdad. On y découvre aussi des procédés inattendus : les soies marines de la Méditerranée, les fils d’araignées dorés de Madagascar, les cocons jaunes du Cambodge. Un bestiaire insolite et poétique pour dire l’or autrement.

À cette richesse patrimoniale s’ajoute une mise en perspective contemporaine remarquable grâce à la participation de la créatrice de mode chinoise Guo Pei, véritable prêtresse du fil doré. Ses somptueuses robes – cinq inédites – ponctuent le parcours de leur exubérance baroque, tel un écho moderne et onirique à la beauté des étoffes anciennes. Un hommage à l’artisanat d’art, aux mains de l’ombre qui tissent encore aujourd’hui les rêves d’hier.

En pleine ère du numérique, cette exposition célèbre la lenteur du geste, la maîtrise du savoir-faire, l’exigence de la beauté. Elle met en lumière un patrimoine précieux, fragile, souvent méconnu, tout en rappelant combien la mode est aussi mémoire et transmission.

Catégorie :
Actualités Artistiques

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