Bordeaux accueille l’artiste Rouge

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Courts-Circuits : une œuvre d’Art Urbain inédite menée par l’artiste Rouge aux côtés de la Fondation Desperados pour l’Art Urbain.

Pour sa première carte blanche, la Fondation d’entreprise Desperados invite Rouge, figure montante de l’Art Urbain contemporain. A cette occasion, l’artiste a pensé une œuvre singulière et collaborative ayant pour but de faire déambuler des œuvres d’Art Urbain par des amateurs dans l’espace public bordelais. Les habitants de la ville seront alors invités à participer.

Quand l’art collaboratif court-circuite les codes

Pensée comme une œuvre collaborative et évolutive, « Courts-Circuits » convie 6 artistes d’Art Urbain (dont Rouge) à créer des œuvres uniques et transportables qui seront confiées, à vie, à 6 amateurs anonymes. En échange de ce « prêt à vie », ces amateurs s’engagent à promener et faire vivre les œuvres une fois par mois dans la ville de Bordeaux, pendant 6 mois. 

Partant du constat que les artistes urbains conjuguent une pratique extérieure, publique, à une pratique d’atelier, destinée à des circuits spécialisés qui embrassent les codes du monde de l’art, Rouge cherche à savoir si ces œuvres de studio peuvent intégrer, elles aussi, l’espace des rues et ainsi outrepasser les conventions établies.

Comment proposer au passant cette autre facette de la création artistique et en faire un bien commun au même titre qu’une fresque ? L’œuvre peut-elle exister démise de ses codes ?

L’artiste Rouge promenant un oeuvre.

 « L’Art Urbain pose, parfois à son insu, un panorama de questions irrésolues, et les artistes qui le pratiquent en jouent ou en subissent les paradoxes. C’est à l’endroit où ces enjeux se superposent que j’ai imaginé une œuvre collaborative et expérimentale autour de vrais partis pris.» explique Rouge.

Chahutant les codes traditionnels du monde de l’art, « Courts-Circuits » cherche à rendre à la rue son art, souvent sacralisé et cantonné à ses espaces clos. En déplaçant les notions de propriété, de valeur, d’exposition, d’œuvre et de public ; les œuvres évoluent et se soumettent au regard des passants qui contribuent à les valoriser. Ces promenades urbaines permettent alors la compréhension et l’appropriation des œuvres par le public, et les futurs anonymes qui les exhiberont.

Contribuer au rayonnement et l’appropriation de ces œuvres

Entourée de la curatrice Maaike Hamerlinck, et accompagnée par la Fondation Desperados, Rouge développe ainsi un projet collaboratif en invitant 5 autres artistes – Madame, Manolo Mesa, Isaac Cordal, Matth Velvet et un dernier encore à confirmer – , à y prendre part. Choisis pour leur capacité à produire des œuvres de nature variée, mais permettant toutes de créer un rapport immédiat avec les passants et de raconter des histoires, les artistes sélectionnés ont pour consigne de créer une œuvre originale et transportable.

Fin septembre, sera lancé un appel à candidature sur le site www.fondationdesperados.com et les réseaux sociaux, invitant le grand public à devenir « porteur d’œuvre ». Les candidats devront ainsi exprimer leur envie de faire partie du projet et leur intérêt pour le travail d’un des artistes.

Lors d’un vernissage le 14 novembre au Magnetic Art Lab de Bordeaux, les 6 œuvres seront exposées pour la première fois au public, et les 6 anonymes sélectionnés repartiront chacun avec l’une des œuvres d’art « sous le bras ». Ils deviendront alors usagers de l’œuvre par le prisme d’un contrat de prêt à usage, n’ayant l’obligation de la rendre qu’une fois que celle-ci aura été utilisée – soit jamais, puisqu’une œuvre n’a par nature pas d’usage défini, et est par conséquent inépuisable.

Chaque porteur s’engage, durant les 6 mois suivants, à promener l’œuvre une fois par mois dans l’espace public (invité à suivre des protocoles de promenade pensés par Rouge), pour la rendre accessible au plus grand nombre, dans des espaces parfois insolites.

En effet, une œuvre a vocation à être vue par le public et non à être dissimulée, enfermée dans un endroit isolé. Cette relation rétablie, les œuvres ouvrent des portes vers des fictions, une mémoire réactivée, des récits, dans un lieu qui devient le théâtre idéal du jeu de l’esprit du passant.

Mur de Madame « Bien des couleurs ne naissent qu’après la pluie » à Oberkampf (Paris), 2016

Modalités de candidature au projet Courts-Circuits :

  • Être une personne majeure, ou une personne morale représentant un individu majeur
  • Habiter la Communauté Urbaine Bordelaise a minima de novembre 2019 à mai 2020

Un projet collaboratif au croisement des regards

« Courts-Circuits » se veut être un partage d’expériences, d’idées et de points de vue. Ainsi, les trajets suivis par les œuvres deviendront une composante à part entière de ces dernières. En effet, elles s’enrichiront de toutes ces rencontres, de tous ces regards, de tous ces trajets, de leurs potentiels accidents, et sèmeront un peu d’elles-mêmes tout au long de leur chemin. Pour faire mémoire de l’histoire des œuvres et de leurs porteurs, un documentaire sera produit par Luka Merlet. Un paratexte de l’œuvre sera créé, véritable point d’orgue de ce projet artistique qui collaboratif, hybride et évolutif, n’est que le prétexte de l’aventure collective.

Une exposition itinérante reflétant les valeurs de la Fondation d’entreprise Desperados

Plus qu’une simple exposition dans l’espace public, « Courts-Circuits » fait écho aux valeurs et à l’ambition de la Fondation Desperados pour l’Art Urbain : rendre le street art accessible au plus grand nombre.

Mur de Matth Velvet à Bordeaux, 2019

Déconnectée du marché artistique, la valeur de l’Art Urbain réside avant tout dans l’émotion qu’il suscite à un instant précis. Créées dans des espaces ouverts et accessibles à tous, ces œuvres soumettent chaque individu à une découverte artistique novatrice les invitant à se les approprier selon leur propre lecture.

C’est dans cette philosophie qu’a été créée en 2018 la Fondation d’entreprise Desperados, portée par sa collaboration historique avec le collectif 9ème Concept depuis 20 ans. Elle articule son action autour de deux missions principales : le soutien à la création artistique avec l’accompagnement de jeunes artistes et d’artistes émergents, et la promotion et la diffusion de l’Art Urbain dans l’ensemble de la société. La Fondation a ainsi constitué une collection composée d’œuvres éclectiques d’artistes issus de différents mouvements et générations de l’Art Urbain, collection amenée à s’enrichir dans les années à venir.

« La Fondation Desperados pour l’Art Urbain a un rôle à jouer pour ouvrir les esprits, donner une liberté de ton et de pensée. Nous cherchons à lutter contre les préjugés autour de l’accès à l’art en aidant les artistes à se réaliser. D’autant qu’avec leurs œuvres, ils permettent au public de s’ouvrir à l’Art Urbain, ils provoquent des discussions, créent du lien, etc. En somme, ils rappellent que l’espace public appartient à tous, et ça c’est fantastique ! » commente Stéphane Carricondo, Directeur Artistique de la Fondation Desperados

A propos de Rouge

En 2014, Rouge choisit un nom qu’elle veut proche de sa pratique : commun, appropriable, multiple. Ni vandale, ni graffitiste, c’est par impulsion contextuelle qu’elle en vient à la peau des villes, chercher un public, supprimer la latence entre l’instant de l’atelier et l’instant d’exposition. Attachée au dessin et à la peinture, c’est pourtant avec un travail d’interventions, de vidéos et de performances qu’elle est diplômée des Beaux-Arts de Bordeaux en 2014, avec pour recherches principales : le lieu appropriable, le milieu urbain et ses précarités, et le féminisme. Rouge travaille depuis ses débuts par collage ou fresque dans l’espace public : l’occasion de déployer des figurations jamais symboliques mais toujours narratives. Le but est toujours un peu le même : déplacer le regard par le biais de petites fables, ouvrir un interstice dans un espace quadrillé, plaider l’option de la poésie, fabriquer des oasis d’un instant dans le désert. Privilégiant les ateliers, expositions, et interventions collectives, Rouge développe aujourd’hui un travail intuitif déterminé par ses conditions d’apparition dans un espace social, architectural et culturel donné, parallèlement à des recherches d’atelier autour de la figuration et de la picturalité en elle-même.

À propos de La Fondation Desperados pour l’Art Urbain

Créée en 2018, la Fondation d’entreprise Desperados du groupe HEINEKEN en France est née de la collaboration historique et privilégiée de la marque avec le collectif 9ème Concept qui dure depuis plus de 20 ans. Engagée pour la promotion de l’Art Urbain contemporain sous toutes ses formes et de ses artistes, elle privilégie l’échange et le partage, et se veut une fondation audacieuse, innovante et créative. La Fondation Desperados pour l’Art Urbain articule son action autour de deux missions principales : la promotion et la diffusion de l’Art Urbain dans l’ensemble de la société, et le soutien à la création artistique et l’accompagnement d’artistes émergents. Ancrée dans son histoire et tournée vers le futur, elle s’adresse à la fois aux artistes, aux acteurs de la scène artistique et au grand public avec liberté et sincérité.

Catégorie :
Actualités Artistiques

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